Merde Instead Of Nothing
AURELIEN PORTE

La hiérarchie des genres et des objets n’a que peu d’importance pour Aurélien Porte, qui navigue parfaitement à travers les époques, de la Renaissance et ses canons de beauté aux modernismes qui ont marqué le vingtième siècle, en passant par la représentation des mythologies, marquée d’un caractère primitif. Il n’a que faire du respect du «bon» goût et ose même confronter subjectivité et objectivité en traduisant, avec son langage propre, des oeuvres originales de l’histoire de l’art. La pratique d’Aurélien Porte semble avoir contracté une pathologie du genre mental, mêlant zoopathie, délire historique et autres connexions improbables entre formes, idées, postures et fictions. Porte ne s’encombre pas d’idéaux.
Son processus de création est infini et évolue au quotidien à travers des expériences relatives. Il n’y a pas d’ordre. Il s’agirait plutôt de tentatives d’organiser un chaos que l’artiste se plaît à faire naître et disparaître. Fiction expérimentale, l’exposition donne les indices d’un travail traversé par un flot d’images et par nature déstructuré. Il ne faut pas s’attendre à une lecture continue de l’oeuvre, le processus mime la culture contemporaine et ses références entremêlées.
Le dessin, la peinture, la sculpture ou l’écriture s’organisent autour d’un univers mobile en mutation permanente. Tout est important. Tout est possible. On peut toujours créer. Il n’existe pas d’impasse. La qualité importe peu quand la possibilité de produire reste intacte.
Aurélien Porte propose un retour vers le futur à travers l’expérience des derniers instants de l’espace conçu par Fuksas avant qu’il ne s’effondre dans les profondeurs d’une fiction antique.
Ce sera le cri du loup, l’ultime appel : «Meeeerde !»

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